dimanche 27 janvier 2013

autant en emporte le vent





Il pleut. Abrité sous ma tente j'entends les gouttes cingler la toile. Surprenant dans cette nature sèche et inhospitalière. Fatigué je passe une soirée que j'affectionne à présent, des petits rituels ont envahie mes pauses nocturne, lecture, écriture et écoute attentive des émissions de <là bas s'y suis>. Je me sens bien, à l'abri dans ma fragile et précaire habitation (malgré ce que me disent toutes les personnes, attentionnées, qui m'enjoignent de dormir près des habitations, des postes de police). Je préfère mon isolement, les dunes, le son rare et lointain des voitures. Je ne pensais pas un jour me satisfaire à ce point de cette solitude. Le décor est somme toute monotone à présent. Je descends une ligne de bitume, les falaises à ma droite, les étendues arides à ma gauche. J'en vient à attendre avec impatience les dénivelés, les virages. Mais ils sont rares, une platitude désespérante pour citer Tony. Je ne suis pas sûre d'être taillé pour autant de monotonie, à présent je ne rencontrerais des bleds que tout les 100 km, hum...
Je ne cherche pas pour l'instant de convoyeur, je me dis que ça viendra tout seul...
 
Je ne suis pourtant pas en manque de contact humain, espacés peut-être, mais à chaque pause son ambiance, exemple sur une journée. 
Brève discussion dès le matin, quelques marocains s'amuse de mon voyage et me demandent pourquoi, heu... c'est que... enfin bon... ben... je sais pas trop en fait mais j'en profite! A peine 2 km effectués, un camping car s'arrête devant moi, le conducteur me félicite. La discussion s'oriente vers l'histoire du Maroc, intéressant, mais je sens le prosélyte de droite. Bingo, il finit par me conseiller la lecture du figaro, les autres journaux, des suppôt éhontés de la gauche bien pensante. Ah bon! À ce petit jeu je lui propose la lecture du monde diplomatique, grand sourire. Ben ouais on sera pas d'accord, jamais je crois!
Arrivé près de l'embouchure d'un oued je me mèle aux campings-cars stationnés sur les falaises. Je me fais un traditionnel sandwich. C'est la fête à coté, je vais voir, en deux secondes j'ai un verre de rouge dans les mains et une assiette de couscous. Convivial c'est rien de le dire, tous retraités et rencontrés il y a peu, ils me prennent en main. Je ne repartirai pas tant que je n'ai pas pris quelques kilos. Bien le bonjour à vous, continuez à profiter ainsi.
Je repars un peu dopé (pinard/calva), je chante (mais alors faux!) et m'arrache jusqu'à la ville de Sidi Achkennir, à peine ralenti par un flic qui me demande de respecter les limitations de vitesse (véridicte, il se foutait gentillement de ma gueule, d'autant que j'exhalais quelques vapeurs d'alcool).
Dernière rencontre de la journée, des ouvriers sur le bord de la route me font signe de les rejoindre. Une dizaine, ils attendent la voiture qui les raménera à la ville. Ils me font asseoire, m'apportent thé et fruits. Mouloud, né en France (refoulé ensuite et qui à tenté déja trois fois le passage en zodiac, il recommencera jusqu'au bout...) traduit pour les autres qui posent questions sur questions. Vient celle fatidique, t'es chrétien? Non juste sûr de rien, bref walou! Incompréhension dans les regards, les yeux s'ouvrent en grand c'est pas mais pas du tout envisageable! Le débat s'engage, passionnant, Mouloud continue à traduire nos débits mitraillettes et nos visions ēloignées. L'un d'eux ,le barbu comme il l'appelle amicalement, ne lâche rien, mais écoute aussi. Je reste une brebis égarée je le sais, on est loin l'un de l'autre, mais naivement peut-être, je discerne le plaisir que l'on a à se parler.

J'aurais donc moi aussi, au moins une fois dans ma vie, ma traversé du désert! Bien encadré par la police et la gedarmerie, je suis controlé tout les 100km, au barage qui jalonnent l'unique route. J'oscille entre deux sentiments vis ã vis de ces controles. Le premier, l'exaspération devant cette débauche de surveillance policière, l'impression d'être en primaire avec les mêmes recommendations répétées cent fois. Du coup le môme je le fais un peu en changeant mais réponses, en ne dormant pas ou il le souhaite (dans ce cas ils lancent les recherches dans la nuit!).
Et le deuxième sentiment, ben finalement c'est l'attente de ces contrôles! Le désert c'est vaste, monotone et la présence humaine est limitée... Donc quand je viens de me fader de la borne a me vider la tête et m'hypertrophier le mollet (c'est mécanique, le fameux principe des vases communicants), je suis content de faire une pause avec les pandores. D'autant plus qu'ils sont souvent bavard et déconneurs, qu'ils m'offrent généralement le thé. L'un d'eux m'offre même ses lunettes de soleil! Et leur prévenance je dois bien l'avouer semble sincère, même si démesurée au regard de ce que je risque.
 
Je profites de vent porteur pour descendre rapidement vers le sud, mes étapes oscillent entre 150 et 200 km. Le vélo me menace de grève une première fois, la selle n'étant plus fixé. Je mate tant bien que mal la rébellion mais doit m'avouer vaincu lorsque mes rayons lâchent les uns aprës les autres. C'est pas plus mal ça me donne une très bonne excuse pour finir en stop. Enfin en stop.... C'est contràint et forcé par les flics, qui m'ont retrouvé, que les camioneurs m'amènent jusqu'à Dalkha. Mon vélo sera réparé avec une vitesse stupéfiante. Je passe 3H dans l'atelier à boire le thé, discuter avec les clients, les voisins. J'essaye de transposer la scène en France, et me dit que ces lieux de convivialités sont bien plus rares, ici beaucoup de commerce fonctionnent sur le mode salon de thé, qui me va très bien.
 
Depuis deux jours je suis donc à Dallkha, j'essaye timidement de prendre des poissons, c'est un échec. Il me reste une semaine avant de pouvoir passer en Mauritanie, je vais donc faire tranquillement les 400km qui me séparent de la frontière.
Tciao
Force et honneur!

dimanche 20 janvier 2013

Petite déveine, tout avait si bien commencé... 
Petite plage, face aux rouleaux, discussion pêche avec un marocain lors de la soirée (Il vient de prendre un thon de 3 kilos, le petit salaud!). Juste les étoiles, le bruit de la mer, mais le vent se lève, violent. Une nuit passée à replanter ma tente, je lutte un peu mais je parviens à limiter l'effet parachute. A la fraîche un couple de français, vient m'apporter une tasse de café. J'ouvre la tente, encore dans mon sac de couchage, face à l'océan, je déguste, souriant, béat. Il me faut bien 5 minutes pour m'apercevoir qu'une sacoche a disparue. Volée durant le peu d'heures ou j'ai dormi. Fais chier la bite!

Je rumine un peu, vais informer l'ensemble de la ville de Mirleft du délit, que dis-je du crime! Sur le souk, j'échange un moulinet, j'en avais deux (je reviens pas tant que j'ai pas pris un poisson!), contre une sacoche hors d'âge. Je retrouve des bretons croisés trois jours avant, Marion m'offre un savon à l'huile d'argan au passage, décidément y a un truc avec ma propreté!

Je découvre le soir même une plage à 10 km de la ville, Sidi el wafi, du nom d'un célèbre inconnu venu y mourir. Quelques camions, un puit, la mer, j'y resterais deux jours. Avec les quelques allemands, trois parapentiste dans leur nevada, des pêcheurs marocains et les « néohippies » Jean, Aurélie et  Sinto venu s’y poser pendant l'hiver, difficile de repartir...
Sidi Ifni ensuite pour le ravitaillement, je file rapidos vers une plage à 15km. A l'entrée de la piste, un panneau indique campement interdit. Ah bon, c'est presque sans surprise que je débouche sur un campement d'une dizaine de camions. Espagnols, français, italiens, allemands et pêcheurs marocains se mêlent pour un bout de soirée face au feu à écouter des musiciens pas dégueu.

Mais force est de constater que mes provisions pour les 200 km de piste et de désert sont insuffisantes. Demi tour, le lendemain, pour faire du stock a sidi ifni. J'y traînasse un peu, bonne bouffe avec un français, discussion autour d'un thé avec un allemand, poète à ses heures perdues (ou gagnée) et proposition par un pêcheur marocain que je croise depuis quelques jours de m'accompagner jusqu'à Daklha avec sa mobylette (construite à partir d'au moins dix modèles différents, un chef d'oeuvre pétaradant). Finalement je repars seul, Omar doit effectuer des réparations sur son hybride qui lui prendront quelques jours, ici ça peut signifier un mois! 


40 km de goudron, déjà plus de voiture, la piste démarre passé un oued ou je peux même me baigner. C'est méchamment sportif comme parcours, la piste me chahute, les cotes ne sont passé qu'en poussant. J'ai l'impression de m'enfoncer dans une contrée non pas hostile mais presque vierge, le spectacle est grandiose.


Dès le matin le soleil tape fort, piste pour commencer. Deux pause avec des pêcheurs et autant de thé l'un deux me file même de la goutte pour me réchauffer (ça tombe bien je suis déjà en sueur). Je me vautre, rien de grave et beaucoup de bol sur ce coup. Je commence à prendre confiance dans les descentes, un peut trop peut-être...


Le décor traversé me fais pousser à intervalle régulier un « putain c'est taré », pas très poétique mais qui à le mérite de retranscrire à merveille mes impressions.

Puis 40 km de plage, le désert d'un coté la mer de l'autre et parfois, unique présence humaine, une cabane de pêcheurs. Arrivé a un oued asséché, je bute sur une falaise que je dois monter à quatre reprises pour ramener tout mon matériel. En haut quelques baraque en bois, une maison en dur occupé par deux militaire (j'imagine que c'est une punition d'être affecté ici). Les trois pêcheurs m'invitent à manger, tajine de dorade, thé et kif. C'est conquérant que je repars sur la piste, mon enthousiasme est vite douché par l'alternance de sable et de rochers. Je pousse sur la majeure partie du trajet. Vanné, fourbu, haché, dévoré, détruit, c'est a peu de chose près mon état quand je me m'arrête à la nuit tombée. J'installe ma tente pendant qu'au loin un troupeau de dromadaire plonge dans le désert. La vision est cinématographique, la lumière est rose, les dunes naissent sur une étendue sans fin, et au milieu la silhouette des dromadaires se détache sur le sable, classieux n'est ce pas?


La journée ne m'a pas épargnée. La piste interminable où je pousse et porte mon vélo plus que je ne roule. Quelques dromadaires et des tentes, au loin, viennent rompre la monotonie des premiers kilomètres. Alternance du temps en revanche, dont la seule constante est le fort vent de face. Ma route façon « into the wild », commence à me fatiguer. Déjà convaincu à la différence du héros du film que le bonheur c'est les autres, j'ajouterai que dans le désert le bonheur c'est le dromadaire, pas le vélo! 

J'arrive enfin près de Tan-Tan, je n’ai pas le courage de traverser la ville. Je m'arrête quelques kilomètres avant, plantage de tentes, écritures de ces quelques lignes, pain rassis/thon pour fêter ça, and go to bed...


Campement "interdit"

no comment!!!

La piste est encore belle, je serpente dans les vallées, mais ce n'est que le début...

pêche au filet, travail de forçat
Histoire de montrer ma gueule et prouver que je suis bien portant!

Photo prise par Mustapha, au sommet de la falaise. Derrière, la mer de sable que j'ai longé sur 40 KM.

Mustapha et Abdallah qui m'ont offert le couvert, à un moment ou j'en avait bien besoin. Les gars  vivent dans ces baraques pendant 1 mois avant de revenir chez eux, des marins du désert.

des os de baleine sur la baraque d'Abdallah


mes potes les dromadaires, qui sont un peu les seules présences sur  des kilomètres de sables.




J'étais un peu énervé par la colère, ça va mieux depuis je vous rassure. Maina n'écoute pas la vidéo, j'y suis un tantinet vulgaire. Fallait que je décharge!!!

C'est pas dans l'ordre, un jours j'y arriverai. Les montagnes avant Mirleft. 


Sidi El Wafi je la trouve par le plus grand des hasards. La crique heureuse, Sinto me dira qu'elle n'est connu que par les gens qui doivent la connaitre, je l'ai pris comme un compliment...

Toujours la crique, le matin de mon départ, les femmes du village voisin  y viennent  toutes de blanc vêtu, pour un pique nique, splendide.



un petit coucher de soleil, classique mais plaisant

Ma nouvelle sacoche, elle envoie du pâté!

Je suis à El Ouatia, y'a des gens je peux parler, c'est le pied. Je m'accorde une journée de pause...
Tciao et vive le bitume!!!



dimanche 13 janvier 2013


Bonjour bonjour,

Qu'ai je donc fait depuis les dernières news. Ben du vélo, on s'en serait douté. Et un petit peu de bus, j'ai triché et oui... La mer toujours qui m'appelait, et objectivement un bon coup de flemingite. L'expérience bus entre Marrakech et Essaouira valait la peine cei dit. Le bus est direct d'après ce que j'ai compris. En réalité il s'arrête au gré des personnes attendant au bord de la route. Le chauffeur et le vendeur de billets les scrutent au loin. Le bus ralentis à leur hauteur mais ne s'arrête pas, les grand mères, enfants, bagages sont littéralement attrapés au passage, de la haute voltige! Idem pour les descentes, du saut en parachute. 

Marrakech, l'occasion de retrouver Mathilde et Abdé pour des visites gastronomiques de la ville. J'emmagasine des réserves pour la semaine à venir! J'en avais un peu peur de Marrakech, aussi appelée Arnakech, objectivement la ville est très belle la campagne alentour l'est visiblement tout autant, une prochaine fois peut-être, Inchallah! Au rayon petite mésaventure,l'accrochage avec un âne! Et oui la brave bête s'est littéralement écrasé contre mon vélo, à la vitesse hallucinante de 10 km/H!

Depuis Essaouira je longe la côte, grandissime et... montagneux. J'en chie mais les panoramas me le rende bien. Les camping car sont en vedette dans le coin. De fait c'est franco-français mes rencontres. 

Le plus dur ici, ne pas m'arrêter tous les kilomètres pour passer la journée. Je résiste pas trop mal pour le moment, je sens que ça va pas durer et que je vais bientôt m'octroyer une pause de quelques jours à buller sur la plage.

Hier, la journée a été longue. Je passe Agadir rapidos (la Grande-Motte en plus chicos, à vomir donc), le vent de face m'a laminé. Or pas moyen de m'arrêter pour cause de  culture intensive de maisons sur les bords de la nationale que j'emprunte. 50 km plus loin, toujours pas de solution, le soleil se couche, je me paye une fringale,fais chier la bite! (excuse Maina pour la succession de gros mots, je recommencerai plus) Je discerne finalement un spot pas trop dégueu derrière un garage. Le mec à qui je demande si je peux m'y poser est pas très chaud, trop dangeureux selon lui. Ce qui devait arriver arriva, c'est chez lui que je passerai la nuit! le jardin qu'il entretient, par plaisir me dit il, doit faire concurrence au jardin d'eden, alignement pléthorique de fruitiers en tout genre, potager taillé au cordeau, petit bassin ombragé. Le genre d'endroit implacable pour guérir d'une forte constipation. Merci Abdallah. 






Place Jama el Fna,  grande, agitée, en perpétuel mouvement. Accessoirement le lieu de toute les arnaques!

Sidi Kaouki, j'y reste une journée. Petit village pas (encore?) dévasté par le béton.  Contemplation abusive de l'endroit m'occupera de longues heures.

Abdé et Mathilde lors d'une de nos nombreuses pauses....

C'est clair?





Mimi, c'est pour toi, exotique comme bestiole. Ils commencent dans les campagnes à concurrencer les ânes, c'est dire.


Fin de journée, une descente de quelques kilomètres m'attend, dans ces moments je vole!


Je coupe court à tes commentaires Erwan. Oui je ne l'ai pas surfé,  et oui bien sùr c'est inadmissible.  Je compte me rattraper dans les jours à venir.


Le jardin d'Abdallah


L'énigme du jours, ce n'est ni un citron, ni une orange, ni une clémentine. C'est le fruit du diabétique selon Abdallah.  Mais son nom lui est inconnu.


Petit dèj marocain,  il te cale pour la journée; ou presque. 

Voili voilou, me reste 50 km à faire avant Mirleft.
Tciao
Force et honneur!

mardi 8 janvier 2013



Du vrac encore, j'arrive pas à faire mieux!

Mon arrivée à Rabat est chaotique. La nationale entre Méknes et la côte commence à me lasser, la circulation se densifie. Je ne veux pas arriver par la ville, guidé par les pots d'échapement. Surtout je veux d'abord retrouver l'atlantique sans les immeubles. Je décide donc de contourner par le nord. Ma carte indique une gigantesque forêt de chêne liège. Yalaaa, je fonce. Un peut trop d'ailleurs car j'en oublie de prendre de l'eau et de quoi me rassasier. Et puis je fais un peu trop confiance à mes talents linguistique... Le résultat tombe assez vite, je suis perdu sans bouffe mais avec une gôurde au trois quart vide... La piste censément directe s'est Déjà divisé trois fois et je n'ai pu me fier qu'au soleil, de l'approximatif complet! Et pas âme qui vive pour venir tirer d'affaire davy crockett...La forêt est grandiose en revanche, un havre de quiétude, alternance de prairie et de chênes majestueux. J'aimerai dormir ici mais à moins de tuer un mouton avec mon couteau fourchette... Je finis par croiser une sorte de ferme, mais visiblement les habitants l'ont désertée. Par contre les chiens sont là, prêt à féter l'événement que constitue mon arrivée!!! La meute hurlante approche mais par chance une voiture brinquebale au loin, je m'empresse de la rejoindre. Par signe le mec m'indique une direction et toujours par signe, un peu plus véhément ceux là, disperse les canidés. Je traverse quelques villages démunis, des toiles, des bâches, quelques parpaing pour les plus riches. Le soleil décline, la côte enfin, traversé d'un souk hebdomadaire, animé, très animé, ou je me restaure pour m'installer ensuite sur les falaises. J'ai droit au soleil couchant, des vagues parfaites. C'est romantique à souhait, même seul je m'en contente car, <heureux qui comme Ulysse retrouve la mer et son chemin, le ventre plein, l'esprit serein!> héhé.
Des rencontres impromptues, attendues, j'en fais tout les jours, au café, lors d'une pause,en roulant parfois (certains en scooter ou en voiture n'hésitent pas à me suivre, parallèles audacieuses, pour me poser des questions, me saluer, m;encourager). J'en raconte une, pour le moment et le personnage. Matin bleu, venté, je longe les falaises depuis 5 minutes. Un joggeur me croise, s'arrête pour m'expliquer que je fais fausse route. Ca commence mal, il s'attaque à mon sens inné de l'orientation... La conversation s'engage. Je lui montre mon lieu de villegiature de la veille. Il sourit, puis me déclare qu'il ne me fera pas payer l'amende. Ah bon?! Tu as dormi sous des millions d'étoiles. L'étoile à l'hôtel vaut 100 dirhams. Puis ils mime le calcul avec les doigts. Mon cerveau vient de s'allumer,je me marre et le suit, pour un demi tour bavard. Il philosophe, éclate de rire, méthaphorise, éclate de rire, me raconte ses différentes vies, incroyables! J'ai même pas remarqué qu'il m'a ramené à la route. Il part d'un coté, moi de l'autre. Il fait toùjours aussi beau, je souris...
Traversée de casablanca. Pas de photos et pour cause. J'ai Déjà fais une centaine de bornes. Le soleil décroit dangereusement. Je ne veux pas dormir en ville et pourtant je suis en plein dedans, avenues interminables, circulation folle et emcombrée, klaxons épileptiques, foule anonyme et pressée. Je veux en finir au plus vite, retrouver la quiétude de ma tente, la berceuse de la houle lointaine. Mon envie allièe à une certaine dose d'inconscience me vaudra une nuit tranquille, celle éspèrée et... la double occasion de concassée ma carcasse pas encore cabossée! Parce que je me suis rapidemment adapté à la conduite marocaine. A savoir que sur la route chaque espace peut (doit?) être comblé. Les centimètres qui séparent deux voitures est une porte qu'il faut franchir avant qu'elle ne se referme et avant son concurrent immédiat (qui peut être un piéton, un vélo, un quelconque engin motorisé ou à traction animale). Pour survivre il faut donc écouter avec attention les klaxons qui signale la vitesse l'intention et la position de son auteur, démultiplier ses yeux, un devant, un sur la gauche, l'autre sur la droite le quatrième dans le dos! Pas évident! Et comme parfois, par faiblesse, par négligence coupable sans doute, mon regard s'égare vers la gente féminine (qui en ville retrouve présence, corps, cheveux). Alors le drame n'est pas loin. Deux fois donc une voiture s'arrête sur la file de droite (la pratique est courante) je m'en aperçois qu'au dernier moment, virage sec! La deuxième fois je passe au milimètre entre deux voitures, celle dont l'arrêt inopiné me surprend et celle qui me double en écrasant son klaxon. Charme et danger de la mégalopole marocaine...
J'ai remarqué un truc, oui oui ça m'arrive. C'est l'hospitalité des gens, même commercants, dès lors qu'il n'est plus question de rapports marchands. Deux exemples, une boutique, j'y demande du pain. Le type n'en à pas, il ne peut me faire le prix spécial t'es pas d'ici (je suis mauvaise langue, mais souvent ça se passe comme ça, et je le comprends). Tant pis, je vais au café 100 mètres plus loin siroter mon thé. Le mec m'y rejoint 30 min plus tard, un pain dans une main, un sachet de dattes dans l'autre. Tiens c'est cadeau! Second exemple, je prend une petite soupe dans une gargotte. Je l'avale en discutant avec un client. Je paye, et ensuite le mec m'amène dans la cuisine et m'invite à partager un tajin avec lui et sa femme! Cette gentillesse continue de m'étonner, elle me régale.
J'ai adoré ces trois religieux, à píed, qui m'arrête en plein milieu de nulle part. Une fois les salutations de rigueur effectuée, il essaye au pied levé (les mains levés plutôt) de me convertir. Avec mes dix mots de vocabulaires, ils sont bien en peine de m'expliquer les vertus de la religion. Au final on se fend bien la poire, entre incompréhension et refus de ma part de sauver mon âme... Pas radin, peut être convaincu qu'ils ont semé en moi les graines de l'amour divin, il m'offre une lichette d'huile essentielle (enfin je pense que c'en était, senteur vanille je dirais) qu'ils me déposent au creux de la main. Ou alors, et je ne l'exclue pas, mon odeur indispose. Car dans la soirée je rencontre Mohammed à qui je demande si je peùx dormir dans son oasis (je suis pas difficile en oasis, des palmiers, une rivière, même sans désert pour moi c'est une oasis). Il accepte bien sùr. Revient le lendemain avec deux cadeaux, du pain et... de la poudre pour laver mes fringues! Que dois je en conclure?
Étonné aussi que je suis par ma consommation de pain, celui rond et plat d'environ 400 grammes. J'en mange un le matin avec du miel, un autre le midi avec le plat il fait office de fourchette (une réminiscence de l'enfance peut-être, j'adore mangé avec mes doigts), souvent un troisième dans l'aprèm remplie de tripes ou d'agneau et un dernier le soir. C'est pas moins d'un kilo et demi que j'ingurgite chaque jour! Je viens de faire le calcul, je suis abasourdi, stupéfait par mes capacités stomacales!
À l'heure actuelle je me trouve à Marrakech après avoir zigzagué (une autre façon, plus valorisante, de dire perdu) dans la campagne et m'être méchamment énervé hier ou j'ai parcouru 130 km. Je crâne, c'est mon record. Le paysage change doucemment, l'aridité gagne la campagne. Des arganiers, des palmiers sont les prémices du désert qu'il me tarde de découvrir.
Fanch rassure toi, je mange des légumes, autant que faire ce peut... Et je fais bien attention à moi, dans la mesure de ma confiance, naive sans doute, mais inébranlable en l'être humain. Vos mélodies m'acompagnent les gars. J'attends l'enregîstrement avec une impatience non feinte, héhé...
fruits et légumes en bord de route





La forêt de chêne liège ou j'ai erré quelques heures

Rabat au loin



C'est pour te prouver, Chloé, que j'ai suivi tes consignes. Les Oudayas à Rabat

Vue oblique d'une rue pas encore animée de Rabat

Très impressionnant les cimetières qui plongent vers la mer




Mon premier dromadaire!!!

Mohammed et son oasis




Un souk de campagne dont on n'imagine pas l'effervescence qu'il y règne le jour du marché  hebdomadaire



a bientôt