Petite déveine, tout
avait si bien commencé...
Petite plage, face aux rouleaux, discussion pêche
avec un marocain lors de la soirée (Il vient de prendre un thon de 3 kilos, le
petit salaud!). Juste les étoiles, le bruit de la mer, mais le vent se lève,
violent. Une nuit passée à replanter ma tente, je lutte un peu mais je parviens
à limiter l'effet parachute. A la fraîche un couple de français, vient
m'apporter une tasse de café. J'ouvre la tente, encore dans mon sac de
couchage, face à l'océan, je déguste, souriant, béat. Il me faut bien 5 minutes
pour m'apercevoir qu'une sacoche a disparue. Volée durant le peu d'heures ou j'ai
dormi. Fais chier la bite!
Je rumine un peu, vais informer l'ensemble de la ville de Mirleft du délit, que
dis-je du crime! Sur le souk, j'échange un moulinet, j'en avais deux (je
reviens pas tant que j'ai pas pris un poisson!), contre une sacoche hors d'âge.
Je retrouve des bretons croisés trois jours avant, Marion m'offre un savon à l'huile d'argan au passage, décidément y a un truc avec ma propreté!
Je découvre le soir même une plage à 10 km de la ville, Sidi el wafi, du nom d'un
célèbre inconnu venu y mourir. Quelques camions, un puit, la mer, j'y resterais
deux jours. Avec les quelques allemands, trois parapentiste dans leur nevada,
des pêcheurs marocains et les « néohippies » Jean, Aurélie et Sinto venu s’y poser pendant l'hiver,
difficile de repartir...
Sidi Ifni ensuite pour le ravitaillement, je file rapidos vers une plage à
15km. A l'entrée de la piste, un panneau indique campement interdit. Ah bon,
c'est presque sans surprise que je débouche sur un campement d'une dizaine de
camions. Espagnols, français, italiens, allemands et pêcheurs marocains se mêlent
pour un bout de soirée face au feu à écouter des musiciens pas dégueu.
Mais force est de constater que mes provisions pour les 200 km de piste et de désert
sont insuffisantes. Demi tour, le lendemain, pour faire du stock a sidi ifni.
J'y traînasse un peu, bonne bouffe avec un français, discussion autour d'un thé
avec un allemand, poète à ses heures perdues (ou gagnée) et proposition par un
pêcheur marocain que je croise depuis quelques jours de m'accompagner jusqu'à
Daklha avec sa mobylette (construite à partir d'au moins dix modèles
différents, un chef d'oeuvre pétaradant). Finalement je repars seul, Omar doit
effectuer des réparations sur son hybride qui lui prendront quelques jours, ici
ça peut signifier un mois!
Dès le matin le soleil tape fort, piste pour commencer. Deux pause avec des
pêcheurs et autant de thé l'un deux me file même de la goutte pour me
réchauffer (ça tombe bien je suis déjà en sueur). Je me vautre, rien de grave
et beaucoup de bol sur ce coup. Je commence à prendre confiance dans les
descentes, un peut trop peut-être...
Le décor traversé me
fais pousser à intervalle régulier un « putain c'est taré », pas très
poétique mais qui à le mérite de retranscrire à merveille mes impressions.
Puis 40 km
de plage, le désert d'un coté la mer de l'autre et parfois, unique présence
humaine, une cabane de pêcheurs. Arrivé a un oued asséché, je bute sur une
falaise que je dois monter à quatre reprises pour ramener tout mon matériel. En
haut quelques baraque en bois, une maison en dur occupé par deux militaire
(j'imagine que c'est une punition d'être affecté ici). Les trois pêcheurs
m'invitent à manger, tajine de dorade, thé et kif. C'est conquérant que je
repars sur la piste, mon enthousiasme est vite douché par l'alternance de sable
et de rochers. Je pousse sur la majeure partie du trajet. Vanné, fourbu, haché,
dévoré, détruit, c'est a peu de chose près mon état quand je me m'arrête à la
nuit tombée. J'installe ma tente pendant qu'au loin un troupeau de dromadaire
plonge dans le désert. La vision est cinématographique, la lumière est rose,
les dunes naissent sur une étendue sans fin, et au milieu la
silhouette des dromadaires se détache sur le sable, classieux n'est ce pas?
La journée ne m'a pas épargnée. La piste interminable où je pousse et porte mon
vélo plus que je ne roule. Quelques dromadaires et des tentes, au loin,
viennent rompre la monotonie des premiers kilomètres. Alternance du temps en
revanche, dont la seule constante est le fort vent de face. Ma route façon « into
the wild », commence à me fatiguer. Déjà convaincu à la différence du
héros du film que le bonheur c'est les autres, j'ajouterai que dans le désert
le bonheur c'est le dromadaire, pas le vélo!
J'arrive enfin près de Tan-Tan, je n’ai pas le courage de traverser la ville.
Je m'arrête quelques kilomètres avant, plantage de tentes, écritures de ces
quelques lignes, pain rassis/thon pour fêter ça, and go to bed...
Campement "interdit" |
no comment!!! |
La piste est encore belle, je serpente dans les vallées, mais ce n'est que le début... |
pêche au filet, travail de forçat |
Histoire de montrer ma gueule et prouver que je suis bien portant! |
Photo prise par Mustapha, au sommet de la falaise. Derrière, la mer de sable que j'ai longé sur 40 KM. |
Mustapha et Abdallah qui m'ont offert le couvert, à un moment ou j'en avait bien besoin. Les gars vivent dans ces baraques pendant 1 mois avant de revenir chez eux, des marins du désert. |
des os de baleine sur la baraque d'Abdallah |
mes potes les dromadaires, qui sont un peu les seules présences sur des kilomètres de sables. |
J'étais un peu énervé par la colère, ça va mieux depuis je vous rassure. Maina n'écoute pas la vidéo, j'y suis un tantinet vulgaire. Fallait que je décharge!!!
C'est pas dans l'ordre, un jours j'y arriverai. Les montagnes avant Mirleft. |
Sidi El Wafi je la trouve par le plus grand des hasards. La crique heureuse, Sinto me dira qu'elle n'est connu que par les gens qui doivent la connaitre, je l'ai pris comme un compliment... |
Toujours la crique, le matin de mon départ, les femmes du village voisin y viennent toutes de blanc vêtu, pour un pique nique, splendide. |
un petit coucher de soleil, classique mais plaisant |
Ma nouvelle sacoche, elle envoie du pâté! |
Je suis à El Ouatia, y'a des gens je peux parler, c'est le pied. Je m'accorde une journée de pause...
Tciao et vive le bitume!!!
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