dimanche 20 janvier 2013

Petite déveine, tout avait si bien commencé... 
Petite plage, face aux rouleaux, discussion pêche avec un marocain lors de la soirée (Il vient de prendre un thon de 3 kilos, le petit salaud!). Juste les étoiles, le bruit de la mer, mais le vent se lève, violent. Une nuit passée à replanter ma tente, je lutte un peu mais je parviens à limiter l'effet parachute. A la fraîche un couple de français, vient m'apporter une tasse de café. J'ouvre la tente, encore dans mon sac de couchage, face à l'océan, je déguste, souriant, béat. Il me faut bien 5 minutes pour m'apercevoir qu'une sacoche a disparue. Volée durant le peu d'heures ou j'ai dormi. Fais chier la bite!

Je rumine un peu, vais informer l'ensemble de la ville de Mirleft du délit, que dis-je du crime! Sur le souk, j'échange un moulinet, j'en avais deux (je reviens pas tant que j'ai pas pris un poisson!), contre une sacoche hors d'âge. Je retrouve des bretons croisés trois jours avant, Marion m'offre un savon à l'huile d'argan au passage, décidément y a un truc avec ma propreté!

Je découvre le soir même une plage à 10 km de la ville, Sidi el wafi, du nom d'un célèbre inconnu venu y mourir. Quelques camions, un puit, la mer, j'y resterais deux jours. Avec les quelques allemands, trois parapentiste dans leur nevada, des pêcheurs marocains et les « néohippies » Jean, Aurélie et  Sinto venu s’y poser pendant l'hiver, difficile de repartir...
Sidi Ifni ensuite pour le ravitaillement, je file rapidos vers une plage à 15km. A l'entrée de la piste, un panneau indique campement interdit. Ah bon, c'est presque sans surprise que je débouche sur un campement d'une dizaine de camions. Espagnols, français, italiens, allemands et pêcheurs marocains se mêlent pour un bout de soirée face au feu à écouter des musiciens pas dégueu.

Mais force est de constater que mes provisions pour les 200 km de piste et de désert sont insuffisantes. Demi tour, le lendemain, pour faire du stock a sidi ifni. J'y traînasse un peu, bonne bouffe avec un français, discussion autour d'un thé avec un allemand, poète à ses heures perdues (ou gagnée) et proposition par un pêcheur marocain que je croise depuis quelques jours de m'accompagner jusqu'à Daklha avec sa mobylette (construite à partir d'au moins dix modèles différents, un chef d'oeuvre pétaradant). Finalement je repars seul, Omar doit effectuer des réparations sur son hybride qui lui prendront quelques jours, ici ça peut signifier un mois! 


40 km de goudron, déjà plus de voiture, la piste démarre passé un oued ou je peux même me baigner. C'est méchamment sportif comme parcours, la piste me chahute, les cotes ne sont passé qu'en poussant. J'ai l'impression de m'enfoncer dans une contrée non pas hostile mais presque vierge, le spectacle est grandiose.


Dès le matin le soleil tape fort, piste pour commencer. Deux pause avec des pêcheurs et autant de thé l'un deux me file même de la goutte pour me réchauffer (ça tombe bien je suis déjà en sueur). Je me vautre, rien de grave et beaucoup de bol sur ce coup. Je commence à prendre confiance dans les descentes, un peut trop peut-être...


Le décor traversé me fais pousser à intervalle régulier un « putain c'est taré », pas très poétique mais qui à le mérite de retranscrire à merveille mes impressions.

Puis 40 km de plage, le désert d'un coté la mer de l'autre et parfois, unique présence humaine, une cabane de pêcheurs. Arrivé a un oued asséché, je bute sur une falaise que je dois monter à quatre reprises pour ramener tout mon matériel. En haut quelques baraque en bois, une maison en dur occupé par deux militaire (j'imagine que c'est une punition d'être affecté ici). Les trois pêcheurs m'invitent à manger, tajine de dorade, thé et kif. C'est conquérant que je repars sur la piste, mon enthousiasme est vite douché par l'alternance de sable et de rochers. Je pousse sur la majeure partie du trajet. Vanné, fourbu, haché, dévoré, détruit, c'est a peu de chose près mon état quand je me m'arrête à la nuit tombée. J'installe ma tente pendant qu'au loin un troupeau de dromadaire plonge dans le désert. La vision est cinématographique, la lumière est rose, les dunes naissent sur une étendue sans fin, et au milieu la silhouette des dromadaires se détache sur le sable, classieux n'est ce pas?


La journée ne m'a pas épargnée. La piste interminable où je pousse et porte mon vélo plus que je ne roule. Quelques dromadaires et des tentes, au loin, viennent rompre la monotonie des premiers kilomètres. Alternance du temps en revanche, dont la seule constante est le fort vent de face. Ma route façon « into the wild », commence à me fatiguer. Déjà convaincu à la différence du héros du film que le bonheur c'est les autres, j'ajouterai que dans le désert le bonheur c'est le dromadaire, pas le vélo! 

J'arrive enfin près de Tan-Tan, je n’ai pas le courage de traverser la ville. Je m'arrête quelques kilomètres avant, plantage de tentes, écritures de ces quelques lignes, pain rassis/thon pour fêter ça, and go to bed...


Campement "interdit"

no comment!!!

La piste est encore belle, je serpente dans les vallées, mais ce n'est que le début...

pêche au filet, travail de forçat
Histoire de montrer ma gueule et prouver que je suis bien portant!

Photo prise par Mustapha, au sommet de la falaise. Derrière, la mer de sable que j'ai longé sur 40 KM.

Mustapha et Abdallah qui m'ont offert le couvert, à un moment ou j'en avait bien besoin. Les gars  vivent dans ces baraques pendant 1 mois avant de revenir chez eux, des marins du désert.

des os de baleine sur la baraque d'Abdallah


mes potes les dromadaires, qui sont un peu les seules présences sur  des kilomètres de sables.




J'étais un peu énervé par la colère, ça va mieux depuis je vous rassure. Maina n'écoute pas la vidéo, j'y suis un tantinet vulgaire. Fallait que je décharge!!!

C'est pas dans l'ordre, un jours j'y arriverai. Les montagnes avant Mirleft. 


Sidi El Wafi je la trouve par le plus grand des hasards. La crique heureuse, Sinto me dira qu'elle n'est connu que par les gens qui doivent la connaitre, je l'ai pris comme un compliment...

Toujours la crique, le matin de mon départ, les femmes du village voisin  y viennent  toutes de blanc vêtu, pour un pique nique, splendide.



un petit coucher de soleil, classique mais plaisant

Ma nouvelle sacoche, elle envoie du pâté!

Je suis à El Ouatia, y'a des gens je peux parler, c'est le pied. Je m'accorde une journée de pause...
Tciao et vive le bitume!!!



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